Septembre 2010 lors d’un séjour en Chine, je fais une rencontre inattendue avec la peinture à l’encre « traditionnelle ». Fleurs et branches de cerisier, oiseaux, chevaux… tout m’intéresse, en particulier les paysages en noir et blanc, je reviens chez moi avec des Maupi (pinceaux) et du papier, je peins, je jette, je peins, je jette.
Je suis invité l’année d’après pour un symposium de sculpture, en Chine de nouveau, je sais que j’aurai du temps pour continuer mon apprentissage, je fouille les bibliothèques, les antiquaires, les magasins de matériel d’art, je trouve des livres, rencontre des professionnels et des passionnés tous parlent chinois mais je suis avide de savoir et de pratique.
Je reste souvent à l'hôtel, petit déjeuner, déjeuner et diner rythment mes journées: j'ai transformé une pièce de ma "suite" en atelier et je peins du matin au soir quand je n'ai pas à bouger. Je peins beaucoup et je jette beaucoup, environ une encre sur 10 me satisfait, le reste passe à la poubelle, niveau d'exigence maximal. Je fais maroufler mes encres sur de grands tissus, façon traditionnelle Chinois, en rouleaux. C'est très beau et je suis enjoué du résultat obtenu, s’ensuit ma première exposition d’encres à Tahiti, ‘O FENUA’ expo Gotz 2011
Je peins depuis beaucoup d’après nature, avec des stylos-pinceaux remplis d’encre ou d’eau, sous le soleil, la pluie, le vent…la neige. Je remplis des carnets à croquis puis des carnets de voyage : Japon, Chine, Polynésie, France, Amérique Latine…
Je trouve les papiers ‘Chinois’ très ‘sensuels’ presque vivants, semi-transparents comme de la peau, une belle encre donne une infinité de nuances, de retour dans mon atelier, je ‘développe’ mes ressentis de voyage sur de grandes feuilles. Il s’agit ici de capter les forces de la nature en action, le ‘souffle’ de vie, la beauté, la force, du lieu et du moment, la lumière.
Pour voir la vidéo suivante, cliquez sur ce lien :O Fenua, encres de GOTZ O Dufant
Expos:
2011 O Fenua exposition Galerie des tropiques Tahiti
Wang Wei dit :
La montagne se ceint de nuages; les rochers recèlent des sources; pavillons et terrasses sont environnés d'arbres; les sentiers portent des traces d'hommes.
Un rocher doit être vu de trois côtés ; un chemin peut être pris par ses deux bouts; un arbre s’appréhende par sa cime; une eau se sent par le vent qui la parcourt.
Considérer en premier lieu les manifestations atmosphériques. Distinguer le clair et l'obscur, le net et le flou.
Établir la hiérarchie entre les figures, fixer leurs attitudes, leur démarche, leurs saluts réciproques. Trop d'éléments, c'est le danger de l'encombrement; trop peu, c'est celui du relâchement.
Saisir donc l'exacte mesure et la juste distance. Qu’il y ait du vide entre le lointain et le proche, cela. aussi bien pour les montagnes que pour les cours d'eau.
François Cheng ‘Vide et plein le langage pictural Chinois’